Désherbage du blé dur La herse étrille, une alternative à ne pas négliger dans le Sud-Est
Sur blé, la herse étrille pourrait permettre de réduire la problématique ray-grass. Mais son utilisation reste délicate, bien que sa fenêtre d’utilisation soit supérieure à celle du pulvérisateur en région Paca.
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Le principe d’utilisation de la herse étrille repose sur le déracinement des plantules grâce aux vibrations. Toutefois, sur ray-grass, elle est inefficace au-delà du stade 2 feuilles. « Mais elle reste intéressante sur dicotylédones, à condition, là aussi, d’intervenir sur des adventices jeunes », détaillait Stéphane Jézéquel (Arvalis-Institut du végétal) en Avignon, lors d'une rencontre régionale.
Les atouts de la herse étrille sont nombreux : elle désherbe toute la surface, elle est utilisable sur toutes cultures, elle amène un large spectre d’efficacité sur les plantules, le débit de chantier est élevé (de 4 à 7 km/h en fonction de la largeur) et le coût du passage faible. « Elle nécessite également une faible puissance de traction et peut être utilisée à la fois en pré et post-levée. Plus agressive et efficace que la houe, elle est toutefois à privilégier en sol caillouteux. »
Des précautions d’utilisation
Son utilisation nécessite toutefois quelques précautions : ainsi, le jour de l’intervention, le sol doit être ressuyé et il ne doit pas pleuvoir. De plus, après le passage de la herse, l’efficacité de l’intervention dépendra du nombre de jours sans pluie et de l’Etp. Si ce nombre de jours sans pluie est inférieur à 4, l’efficacité sera réduite (15 % vs 40 % de réduction de la population d'adventices pour une bineuse dans les mêmes conditions). Au-delà de 4 jours, l’efficacité s’améliore, « même si elle reste inférieure à la bineuse, avec 40 % contre 55 % », d’après les essais réalisés par Arvalis. « Dans le Sud-Est, nous avons régulièrement des fenêtres favorables d’intervention pour la herse. »
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« Le créneau herse est au moins équivalent au créneau d’intervention avec un pulvérisateur depuis 1998 », résumait Stéphane Jézéquel. « La herse est donc un outil potentiellement intéressant. Mais il ne faut toutefois pas oublier qu’elle ne fonctionne que sur plantules. »
Quatre itinéraires en comparaison
Sachant cela, Arvalis a testé, sur la campagne 2010/2011, quatre itinéraires techniques pouvant être menés dans les conditions méditerranéennes.
Intégration du désherbage mécanique sur céréales à paille : 4 itinéraires mixtes (© Source : Arvalis / Désherb’Action) |
« Dans ces propositions, nous utilisons une bineuse autoguidée capable de biner à des écartements de 20 à 25 cm », détaille Stéphane Jézéquel. Ces itinéraires sont testés en situation en flore graminées (vulpin, ray-grass) de densité moyenne, avec une pression dicotylédones classique (véroniques, pensées, gaillets) également en densité moyenne.
Efficacité inférieure pour un temps de travail supérieur
Les résultats menés dans d’autres régions avec les mêmes itinéraires ont montré que ces derniers avaient une efficacité inférieure à la référence pour un temps de travail supérieur et avec une faisabilité variable en fonction des itinéraires techniques. Ainsi, dans les conditions régionales, l’itinéraire 2 semble plus difficile à caler et les itinéraires 1 et 3 semblent plus faciles à réaliser.
Intégration du désherbage mécanique sur céréales à paille. *Incluant le passage du pulvérisateur. Hypothèses : pulvérisateur 10 ha/h, herse étrille 9,6 ha/h, bineuse autoguidée 3,5 ha/h. (© Source : Arvalis / Désherb’Action) |
« Nous savons que le passage herbicide de sortie d’hiver est difficilement compressible car les outils de désherbage mécanique n’auront pas la même efficacité. Par ailleurs, le désherbage mécanique est un levier délicat à actionner sur céréales d'hiver. Mais la technique peut intervenir en complément d’autres options*. Dans tous les cas, il ne faut pas baser le programme de désherbage uniquement sur cet outil », concluait Stéphane Jézéquel.
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